Il faut environ 7,2 milliards de nos francs Cfa, d’après ce qui ressort d’un rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic qui remonte à plus d’un an.
L’Imprimerie nationale du Cameroun a perdu son lustre d’antan, ce n’est un secret pour personne. Le lot qui lui échoit est constitué de : la vétusté des Infrastructures vétustes, les créances gelées, la baisse de la production et du chiffre d’affaires, le climat social précaire entre autres. De certaines sources, le nombre de machines de production n’a de cesse de se réduire comme peau de chagrin.
« Toutes les machines à grand format d’impression sont à l’arrêt, le parc de machines à petit format s’amoindrit au fil du temps. Il est passé de 10 à 4 seulement, rendant difficile la production. Les commandes ont quand même explosé ces derniers temps, mais nous manquons d’équipements nécessaires », renseigne une source interne à l’entreprise. Le magasin de papiers vierges est constamment vide, les livraisons de papier se déroulent au compte-gouttes », renseignent celles-ci.
A en croire ces sources, on retrouve dans cette structure éminemment étatique, des machines ayant plus de 30 ans d’âge. En plus l’entreprise fait face à un endettement rédhibitoire à son bon fonctionnement. C’est ainsi qu’on parle pêle-mêle des tensions de trésorerie, de l’incapacité de verser les cotisations sociales de ses employés.
« La dette cumulée depuis 2003 auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) s’élève à 1,9 milliard de FCFA. Notre tension de trésorerie est due au faible taux de recouvrement de nos créances », selon le directeur général Walter Paul Komo. C’était à l’occasion de la visite du ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, en mars 2019, dans cette entreprise.
Cela se comprend, étant donné que seul le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) a une ardoise s’élève à 260 millions de FCFA. De certaines sources médiatiques, tous ces aléas sont la cause des grèves du personnel de cet établissement public administratif. Ces derniers réclament régulièrement le paiement d’arriérés de salaires qui, selon des agents, arrivent au lance-pierre, généralement au sortir de mouvements d’humeur. A ce chapelet de doléances, le ministre de la Communication a promis au top management de faire ce qui est possible, graduellement.
« Les besoins sont d’une si grande ampleur que nous devons être réalistes », avait promis le ministre René Emmanuel Sadi. En se basant sur le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (Ctr), l’imprimerie nationale n’a pas recouvré 7,27 milliards FCFA de créances à l’Etat. Pourtant cette enveloppe pourrait améliorer ses performances.
C’est ainsi donc que dans sa quête de respirer un air frais, comme soutiennent ces sources, que l’entreprise a bénéficié, entre 2016 et 2018, d’un appui financier de l’Etat dont la contribution totale s’élève à 6,52 milliards de FCFA dans le cadre du contrat-plan et de la préparation des élections sénatoriales et présidentielle. Pour remonter la pente, il est recommandé que l’imprimerie nationale acquiert un outil de production moderne, mette en œuvre une comptabilité analytique, minimise ses charges, réduise ses pertes et dynamise la fonction marketing et commerciale.
Il lui faudra aussi rationaliser les effectifs et mettre en œuvre une stratégie marketing et commerciale agressive à destination du secteur privé. Toutes ces réformes mises en œuvre permettront à la société de rétrouver ses lettres de noblesse en conquérant un marché évalué à des dizaines de milliards de FCFA et animé essentiellement par des opérateurs privés.
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