Le Cameroun prévoit une baisse continue de ses recettes pétrolières jusqu’en 2027, en dépit d’une reprise progressive de la production de brut. C’est ce qui ressort du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2026-2028, présenté au Parlement lors du Débat d’orientation budgétaire (DOB) de juillet 2025.

D’après les données du ministère des Finances, les recettes issues du pétrole devraient chuter à 563,1 milliards FCFA en 2026, enregistrant ainsi un repli de 12,2% par rapport à 2025. Cette tendance baissière devrait se maintenir jusqu’en 2027, année durant laquelle les recettes pétrolières atteindraient en moyenne 559 milliards FCFA, soit une baisse de 0,7% par rapport à 2026.

Le ministère explique cette baisse par deux éléments principaux : la réduction de la redevance versée au Trésor public par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui devrait passer de 495,5 milliards FCFA en 2025 à  423,8 milliards FCFA en 2026 ; une diminution de l’impôt sur les sociétés pétrolières (IS), attendu à 139,3 milliards FCFA en 2026, contre 146 milliards FCFA en 2025.

Ces baisses sont attribuées à la fois à la détérioration des prix internationaux du pétrole (de 79,1 à 62,7 dollars le baril entre 2025 et 2027) et aux effets défavorables du taux de change.

Paradoxalement, cette baisse des recettes survient au moment où la production de brut camerounaise est en hausse. Après une baisse à 19,8 millions de barils prévue en 2025, la production repartirait à la hausse dès 2026 avec 20,8 millions de barils, pour atteindre 22,1 millions de barils en 2027.

En revanche, la production de gaz naturel affiche une trajectoire plus incertaine. Après un pic à 79,2 milliards de pieds cubes (Scf) en 2025, elle devrait chuter à 65 milliards en 2026, puis à 39 milliards de Scf en 2027.

Autre fait notable : la part des recettes pétrolières dans le budget national s’amenuise. Désormais inférieures à 10% du budget global, elles représentaient jusqu’à 25% par le passé. Cette évolution reflète une dépendance moins marquée du Cameroun à l’or noir, au profit d’une diversification progressive de son économie.

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