Le Conseil constitutionnel du Cameroun a définitivement rejeté le recours déposé par Maurice Kamto investi sous la bannière du MANIDEM pour contester sa disqualification par ELECAM. Les juges ont jugé le recours « non fondé » ou « irrecevable » selon les termes employés par plusieurs médias .
Cette décision finalise l’exclusion de Kamto de la course présidentielle, sans possibilité de recours ultérieur .
Le motif principal : « pluralité d’investitures »
ELECAM avait rejeté la candidature de Kamto en invoquant le motif de pluralité d’investitures : deux dossiers concurrentes soumis au nom du parti MANIDEM, dont celui de Dieudonné Yebga, étaient en compétition . Le Conseil constitutionnel, en se prononçant le 5 août, a confirmé le bien-fondé administratif de ce motif .
Un climat de tensions croissant
À Yaoundé, les services de sécurité ont été mobilisés de manière significative autour du Palais des Congrès, siège du Conseil constitutionnel, avant et pendant l’annonce du verdict. Des manifestations pro-Kamto ont eu lieu, certaines se sont heurtées à des gaz lacrymogènes ou à des arrestations .
Conséquences sur l’échéance présidentielle
Avec l’exclusion de l’un de ses principaux opposants, Paul Biya, président depuis 1982 et âgé de 92 ans, se retrouve face à un scrutin de plus en plus déséquilibré. De nombreuses voix s’inquiètent de conséquences sur la représentation démocratique du scrutin d’octobre 2025 .
L’après‑décision de Kamto : se tourner vers des recours internationaux
Maurice Kamto ne compte pas en rester là. Fidèle à une stratégie politique et juridique déjà employée après la présidentielle de 2018, il prévoit de saisir : La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (à Banjul), puis éventuellement la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (à Arusha), selon les procédures établies . Il fonde cette approche sur son expertise juridique reconnue et sur la jurisprudence de 2018, où la Commission avait identifié des violations électorales lors du scrutin présidentiel précédent