La ville de Yaoundé a « mal » à sa voirie. Mauvais état des routes, éclairage public insuffisant, ou encore immondices, sont autant de maux dont souffre la capitale camerounaise qui ont conduit il y a trois semaines le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, à s’en alarmer en plein Conseil de cabinet, réunissant tout le gouvernement. Petit tour dans la capitale camerounaise sur la question – précise – de l’insalubrité.

Au lieu-dit Pont de la gare, à 500 mètres environ du centre-ville de la capitale, se dresse une poubelle qui a déjà littéralement fondu dans le décor. Du trottoir à la chaussée, les immondices s’étalent sur plusieurs mètres, au grand désarroi des riverains.

« On a honte, nous autres, nous qui avons fait des voyages à travers le monde. Nos dirigeants vont à l’extérieur, voient ce qui s’y passe et dans leur propre pays, ils sont incapables de mettre la propreté. C’est la honte », dit l’un d’eux. « Je trouve la ville de Yaoundé excessivement sale, même dans les villages, c’est pas comme ça », reprend un autre.

« C’est invivable »

Dans un autre lieu de la ville, cette fois au quartier Olezoa, un riverain constate : « Vraiment, mes frères, vous voyez que c’est invivable ce que vous voyez là. Les voitures n’arrivent plus à circuler, les piétons n’arrivent plus à évoluer sur le trottoir. C’est invivable, on ne comprend plus là où l’on va. Cette poubelle est devenue notre star ici au quartier. »

Pourtant, au milieu du tas d’immondices, une plaque de la communauté urbaine invite les populations à ne pas jeter là leurs ordures. « Vous voulez que la population fasse comment, que l’on fasse comment ?, s’interroge un habitant. Il faut d’abord aménager les points ou jeter les ordures avant de poser les plaques qui interdisent à la population de ne plus jeter ou de ne pas déposer des ordures à cet endroit. »

Odeurs insupportables

Au quartier Melen, Brigitte qui tient une boutique à côté d’une poubelle de même nature, s’alarme des odeurs insupportables. « Mais je n’arrive pas à manger ici, déplore-t-elle. Là où je suis là, j’ai faim, mais je ne peux pas manger au regard des odeurs que la poubelle là dégage. Non, je ne peux pas m’alimenter ici. C’est compliqué. »

Aux quatre coins de la capitale du Cameroun, les habitants se désolent du visage que renvoient aujourd’hui leur ville en pointant du doigt les autorités municipales, dont sept maires d’arrondissement et un maire de ville.

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