Malgré la pose symbolique de la première pierre en décembre 2023, le chantier de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen n’a pas encore démarré. Un décret présidentiel signé le 23 avril, qui déclare 51 hectares de terrain d’utilité publique, pourrait lever un frein majeur à l’exécution des travaux.

Le président camerounais Paul Biya a signé, le 23 avril dernier, un décret portant classement au domaine public artificiel des terrains nécessaires à la construction de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, également appelée section urbaine (12,3 km). Concrètement, il s’agit de parcelles appartenant à des particuliers situées dans l’emprise du projet, désormais déclarées d’utilité publique. Les propriétaires seront donc expropriés et indemnisés. « Est classé au domaine public artificiel le corridor d’une emprise de 50 mètres de large sur un linéaire d’environ 12 kilomètres, soit une superficie totale de 50 ha 80 a, nécessaires aux travaux de construction de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen – Section urbaine », précise le décret présidentiel.

Les sites concernés par cette procédure d’expropriation sont localisés dans le département du Mfoundi (région du Centre) qui abrite la capitale Yaoundé. Il s’agit de l’Intersection section rase campagne (Ahala)-Carrefour Nsam-Carrefour Trois Statues-Oilibya Olezoa-Mess des Officiers-Poste Centrale-Carrefour Warda-Nouvelle route Bastos-Carrefour Sous-préfecture Tsinga. Au total, 50 titres fonciers seront expropriés pour cause d’utilité publique. Ce décret présidentiel pourrait donner un coup d’accélérateur au démarrage effectif de la construction de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. En effet, après plusieurs années dans l’impasse pour faute de financement, la ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) Célestine Kectha Courtès a procédé le 18 décembre 2023, à la pose de la première pierre de ce projet urbain.

Environ deux ans après, l’effectivité des travaux reste attendue. Pourtant, le chantier subdivisé en deux lots a été attribué à l’entreprise camerounaise Buns et au français Razel pour une durée de trois ans et d’un coût prévisionnel de 379,5 milliards de Fcfa. De même, deux partenaires financiers ont été retenus dans le cadre de projet infrastructurel à savoir Afriland First Bank et la Banque publique d’investissement de France.

L’on se souvient tout de même qu’au cours d’un Conseil de cabinet présidé le 29 février 2024 par le Premier ministre Joseph Ngute Célestine Ketcha Courtes avait été interpellée à ce sujet et sa réponse donnait des lueurs d’espoir pour un lancement imminent des travaux. « Je me réjouis de ce que Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, a donné les instructions à l’ensemble des départements ministériels concernés par cette importante voie de mobilité urbaine pour que toutes les conditions soient réunies afin que ces travaux s’accélèrent dès le mois d’avril 2024 », déclarait le membre du gouvernement dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune.

En juillet 2024, une source contactée au Minhdu affirmait que les problèmes administratifs liés aux indemnisations et au recasement des populations affectées par le projet étaient à l’origine de retard dans le lancement des travaux. Neuf mois après, des sources proches du dossier renseignent qu’en ce qui concerne le décret d’indemnisation, « on attend juste qu’il soit soigné puisqu’il se trouve dans les Services du Premier ministre ». En plus des indemnisations, les pouvoirs publics devraient en trouver un site de recasement aux populations impactées. Pour mémoire, les travaux de la section urbaine vont intervenir à la suite de la phase 1 dite section rase campagne (10,8 km). Exécuté de 2014 à 2022 (8 ans) par l’entreprise chinoise China First Highway Engineering, elle a coûté environ 160 milliards.

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