Le Conseil inter-profesionnel du cacao et du café (CICC) du Cameroun organise, le 15 juillet 2025 à Yaoundé, un Forum national sur la mise en conformité avec le règlement de l’Union européenne (UE) sur la déforestation (RDUE). Le RDUE vise à garantir que les produits exportés vers l’UE n’ont pas contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts dans les pays producteurs, après le 30 décembre 2020.
Soutenue par les pouvoirs publics et des partenaires internationaux, la rencontre du 15 juillet 2025 à Yaoundé, apprend-on, permettra de faire le point sur les actions entreprises par les autorités camerounaises, les acteurs privés, les organisations paysannes et les partenaires internationaux, pour accompagner les producteurs et les exportateurs dans cette transition réglementaire. Ce d’autant plus que l’entrée en vigueur du RDUE, initialement prévue pour le 1er janvier 2025, a été finalement reportée au 1er janvier 2026 – c’est à dire dans six mois – sur requête des pays producteurs.
Selon l’inter-profession cacao-café du Cameroun, 200 participants sont attendus à la rencontre de Yaoundé. « Ce forum s’inscrit dans un contexte où le Cameroun, cinquième producteur mondial de cacao, exporte 78% de sa production de cacao et 87% de celle du café vers l’Union européenne, premier marché pour ces filières agricoles stratégiques. (…) Afin de maintenir ses positions sur ce marché stratégique, le Cameroun a entamé une série d’actions pour renforcer la durabilité de ses filières et se préparer à l’entrée en application du RDUE », souligne le CICC.
Géoréférencement des plantations
Parmi ces actions, l’on peut citer la mutualisation des données de géoréférencement des parcelles cacaoyères et caféières. L’accord y afférent, signé le 28 août 2024 par le CICC, consiste en la mise en place d’une plateforme fournissant une cartographie permettant aux exportateurs de garantir que leurs produits respectent les normes européennes de durabilité. Sur ce même registre, l’on peut citer le lancement par le gouvernement, le 25 juin 2025, du projet Sustainable Agriculture For Forest Ecosystems (SAFE). Financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères, et mis en œuvre par le GIZ, ce projet ambitionne de promouvoir des pratiques agricoles durables, tout en garantissant la traçabilité et la légalité des produits destinés au marché européen.
Pour rappel, le RDUE impose le respect de sept exigences. Celles-ci concernent le respect des droits d’utilisation des terres, la protection de l’environnement, le respect des droits des tiers, le respect des droits du travail, le respect des droits de l’homme protégés par le droit international, le principe du consentement libre concernant les droits des peuples autochtones, ainsi que le respect des réglementations en matière de fiscalité, de lutte contre la corruption, de commerce et de douanes.
Outre le cacao et café, le RDUE est applicable à cinq autres produits et leurs dérivés. Il s’agit du caoutchouc, de l’huile de palme, du soja, du bœuf et du bois. Avant leur exportation vers le marché européen à compter du 1er janvier 2026, tous ces produits doivent être certifiés « zéro déforestation ».