Les pays du Golfe de Guinée sont réunis au Palais des congrès du 9au 10 juillet dans le cadre d’une conférence internationale sur l’économie bleue du golf de Guinée initiée par l’État comerounais et les Nations unies pour tenter explorer les pistes d’une gouvernance commune des ressources marines.
Les travaux de deux jours visent à adopter une Déclaration de Yaoundé, un plaidoyer pour un fonds régional, et un projet de résolution à porter devant l’Union africaine et l’ONU.
Placée sous le thème de l’économie bleue durable, la Conférence Internationale sur le Golfe de Guinée rassemble ministres, diplomates, experts et partenaires techniques, décidés à faire de la mer un levier de croissance et de stabilité dans la région.
Dès l’ouverture des travaux, le premier ministre Chef du gouvernement Joseph Dion Ngueté a salué « un tournant majeur dans la reconnaissance des océans comme bien commun », appelant à une « action collective pour les générations futures.
Dans un contexte marqué par le changement climatique, la piraterie, la pollution et la surexploitation des zones côtières, les pays d’Afrique centrale réunis à Yaoundé mettent en avant l’urgence de mutualiser les moyens, d’intégrer les données scientifiques et de renforcer la coopération régionale.
La conférence s’inscrit dans la dynamique initiée par les cadres internationaux notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (1982), la Conférence Rio+20 (2012) ou encore les Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier l’ODD 14 sur les océans. Côté africain, l’Agenda 2063, la Stratégie AIM 2050 et la Stratégie continentale pour l’économie bleue tracent déjà la voie.
Au cœur des échanges : l’adoption de la Déclaration de Yaoundé sur l’économie bleue, la rédaction d’un ensemble de principes volontaires pour une gestion durable et le plaidoyer pour un fonds régional destiné à financer des projets liés aux ressources aquatiques.
Avec plus de 2 000 km de côtes et une Zone Économique Exclusive (ZEE) de 715 500 km², les pays d’Afrique centrale disposent d’un potentiel immense. Pourtant, une large part de ce capital maritime reste sous-valorisée.
À travers cette conférence, le Cameroun entend fédérer les initiatives sous-régionales, renforcer la sécurité maritime (en écho au Code de conduite de Yaoundé signé en 2013) et promouvoir une économie bleue inclusive, facteur d’emplois, d’innovation et de souveraineté alimentaire.
La conférence de Yaoundé 2025 se veut plus qu’un événement ponctuel : elle marque une nouvelle étape dans l’élaboration d’une voix africaine commune sur la gouvernance maritime. Elle répond aussi aux recommandations de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les océans (juin 2025), co-organisée par la France et le Costa Rica.