Pour accélérer le niveau d’exécution dudit plan, le Premier ministre Joseph Dion a instruit au ministre de l’Economie Alamine Ousmane Mey de soumettre à des « intervalles réguliers » le rapport sur l’implémentation de ce plan gouvernemental aux objectifs ambitieux.
Le 30 janvier 2025, le Premier ministre du Cameroun, Joseph Dion Ngute a présidé le premier Conseil de cabinet de l’année. A l’ordre du jour, le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah). Cette thématique n’est pas fortuite au regard des résultats peu satisfaisants enregistrés par à la première année de mise œuvre de ce plan gouvernemental dont l’objectif est de produire massivement afin de réduire les importations.
La preuve, sur un objectif de 426 000 ha de terres, le pays n’a réalisé que 200 000 hectares de terres. De plus, d’après les récents chiffres du ministère de l’économie, 3,080 millions de personnes sont en insécurité alimentaire dont 265 314 en urgence ou ayant faim. Cette proportion représente près de 11% de la population camerounaise estimée à 30 millions d’habitants. Le constat est visible : le nombre de personnes en insécurité alimentaire a augmenté de 180 000 (+6,2%) en un an malgré le lancement du Piisah.
Pour inverser la tendance, l’équipe gouvernementale a ajusté ses objectifs à plusieurs niveaux. A titre d’illustration, le coût estimatif du Piisah est désormais de 1 500 milliards de Fcfa contre 1 371,5 milliards de Fcfa au départ soit une hausse de 128,5 milliards de Fcfa (+9,4%). Sur le plan agricole par exemple, les pouvoirs publics entendent sécuriser à l’urgence, 400 000hectares de terres dans la Plaine Centrale, l’objectif étant de rapporter 1,278 million d’hectares de terres ciblées dans le cadre du Projet d’aménagement de la Plaine Centrale. L’accent est également mis sur l’aménagement de 160 000 hectares d’espace halieutiques assorties du désenclavement des bassins de production question, de booster la production.
Autre nouveauté, le sucre et les engrais intègrent la liste des spéculations prioritaires du gouvernement dans le secteur agropastoral en plus blé et les farines locales, le riz, l’huile de palme, le soja, le maïs, le lait, le poisson. Selon le compte rendu du conseil de cabinet, l’Etat sera davantage méticuleux sur la mission des entreprises publiques relevant du secteur agropastoral. « Il a été indiqué que dans le sous-secteur des productions et des industries animales, le Piisah sera notamment mis en œuvre à travers des contrats de performances avec des structures spécialisées », lit-on.
Pour accélérer le niveau d’exécution du Piisah, Joseph Dion Ngute « a demandé au ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire de lui soumettre à des intervalles réguliers un rapport sur l’implémentation du Piisah, en mettant en exergue les contraintes éventuelles». Le chef du gouvernement a aussi invité les ministres chargés de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales et celui de l’Agriculture à « responsabiliser pleinement » les organes opérationnels impliqués dans l’exécution du Piisah.