Les fonds serviront à la réalisation de projets agropastoraux, de transports, énergétiques, d’infrastructures routières, urbaines, sanitaires, de préservation de la faune ou encore de protection de la nature.
Pour l’année expérimentale de la budgétisation sensible au climat (BSC), le Cameroun engage 09 administrations pilotes. Il s’agit des ministères des Travaux publics ; de l’Habitat et du développement urbain ; de l’Eau et de l’Energie ; des Transports ; de l’Agriculture et du développement rural ; de l’Elevage ; de la Santé ; des Forêts ; et de l’Environnement etc. Cette option gouvernementale fait suite à la conclusion il y a un an, d’un accord entre le Fonds monétaire international et le Cameroun adossé à la Facilité de résilience et durabilité (FRD) sur 18 mois à compter janvier 2024.
Le pays, dans le Document de budgétisation sensible au climat (DBSC), élaboré par le ministère des Finances, de l’Economie et de l’Environnement, vise des objectifs spécifiques. Ceux-ci consistent à protéger les personnes et les biens en agissant pour la sécurité et la santé publique ; tenir compte des aspects sociaux et éviter les inégalités devant les risques ; limiter les coûts et tirer parti des avantages ; et préserver le patrimoine naturel.
Sur le plan opérationnel, en 2025, la BSC ciblera dans un premier temps les dépenses de l’État suivant rois marqueurs budgétaires : l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation des changements climatiques et la protection de la biodiversité. La panoplie des dépenses prévues couvre un champ d’investissements publics relativement large avec des dotations budgétaires des représentant 71% du BIP 2025 de l’État.
Dépenses climato-sensibles
Les dépenses d’investissement favorables à la lutte contre les changements climatiques des 09 administrations pilotes sont issues des ressources propres de l’État à hauteur de 62%, et 38% de financements extérieurs. Les recettes, au même titre que les autres administrations publiques, suivront dès l’exercice budgétaire 2026.
Les dépenses d’investissement des administrations pilotes s’élèvent à 225, 331millions de FCFA ; ce qui représente 12,27% du budget total des administrations pilotes cette année et 3,11% du budget général de l’État. La plus grande enveloppe climato-sensible est dédiée au ministère de l’Eau et de l’Energie avec une enveloppe de dépenses en investissement climato-sensibles est plus élevé au MINEE avec FCFA 109, 197 milliards de FCFA. Celle-ci servira à la construction des aménagements hydroélectriques dans plusieurs villes et localités du Cameroun ; la construction de centrales photovoltaïques, l’usine de pied du barrage hydroélectrique de Lom Pangar dans la région de l’Est-Cameroun, des centrales solaires, de mini centrales hydroélectriques, le raccordement énergétique des industries, etc.
Dans le domaine de l’eau, il y a la construction des infrastructures de production d’eau potable d’une capacité de production journalière supérieure à 100 m3 ; la maintenance, le renforcement et la requalification des infrastructures de production d’eau potable de même capacité ; ou encore la construction des barrages et aménagements agricoles, sylvicoles, et pastoraux. Lutte contre l’exploitation forestière illégale, le braconnage, la restauration des paysages forestiers dégradés avec les essences adaptées au climat de la zone, reboisement ou encore protection de la faune sont entre actions que les fonds mobilisés par le BIP contribueront à mener.
Ensuite, le ministère de l’Habitat et du développement urbain vient seconde position avec 44, 623 milliards de FCFA, tandis que le ministère des Travaux publics (Mintp) boucle ce trio de tête avec 32, 600 milliards de FCFA. Au Mintp, entre autres projets climato-sensibles, il y a la contribution de l’Etat dans la construction de la voie expresse Lolabé (port de Kribi) -Campo. Dans ce projet, l’étude d’impact environnemental et social, prend en compte les aspects climatiques, concernant les mesures d’adaptation dans la réalisation du projet en prévision d’éventuels changements climatiques. Dans les projets de bitumage de la route Batchenga-Ntui-Yoko- Lena -Tibati-Febadi-Béka Goto-Léwa-Likok et Obala-Batchenga-Mbouam, ce sont les aspects liés à la résilience de l’infrastructure qui sont pris en compte.
Exemple du Bénin
Quant au Minhdu, l’enveloppe servira à préserver la biodiversité aquatique, à mener des actions de verdissement, de stabilisation des bordures du lac municipal de Yaoundé question de limiter l’érosion des bordures de cette étendue d’eau dans le cadre du projet de valorisation économique et touristique du lac municipal et d’aménagement de la vallée de la rivière Mingoa à Yaoundé.
Le renforcement de la résilience des villes sera la principale action qui va encadrer le programme national de développement urbain, tandis que la lutte contre les inondations et la création de ceinture verte à Maroua, Buea, Yaoundé et d’autres villes, sera au centre des projets « d’amélioration des systèmes de drainage » et « d’assainissement de Yaoundé », la capitale camerounaise. Dans le projet de réhabilitation de voiries urbaines sur l’ensemble du territoire, la technique de construction des routes en béton compacté au rouleau sera vulgarisée au détriment de l’asphalte.
Le Bénin a lancé la budgétisation sensible au climat en 2023 dans les secteurs de l’agriculture, la santé, l’énergie, l’eau, les infrastructures, la zone côtière et le tourisme. Ainsi au titre de la loi de finances 2025, les crédits climat ouverts pour donner effet à la politique climat, s’établissent à 640, 664 milliards de FCFA contre 550, 924 milliards de FCFA en 2024.