Le marché de l’emploi formel au Cameroun connaît une transformation significative, avec une croissance soutenue du nombre de postes créés ces dernières années. Selon le troisième Recensement général des entreprises (RGE3), publié le 5 mai 2025 par l’Institut national de la statistique (INS), le pays a enregistré une moyenne de 69 826 nouveaux emplois formels par an entre 2015 et 2022, portant le nombre total d’emplois permanents à 1 178 043 en 2022, contre 635 969 en 2015.
Le secteur tertiaire reste le principal moteur de l’emploi formel, représentant 78 % des postes recensés. Le secteur secondaire suit avec 18 %, tandis que le secteur primaire, notamment l’agriculture, connaît une baisse de 19,5 points en raison de la crise anglophone qui a affecté des entreprises majeures comme la Cameroon Development Corporation (CDC).
L’analyse des données révèle une disparité notable entre les sexes : 68 % des emplois sont occupés par des hommes, contre 32 % par des femmes, une baisse significative par rapport aux 44 % enregistrés en 2015. Cette tendance soulève des questions sur l’inclusion des femmes dans le marché du travail et les mesures à prendre pour rééquilibrer cette dynamique.
Malgré la croissance du marché de l’emploi, un problème majeur persiste : l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché. De nombreux diplômés peinent à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications, car les formations universitaires restent souvent trop théoriques et déconnectées des réalités du monde professionnel. Le manque de professionnalisation des cursus et l’absence de collaboration efficace entre les universités et les entreprises aggravent cette situation.
Les entreprises Camerounaises font face à plusieurs défis lors du recrutement. D’une part, elles peinent à trouver des candidats possédant les compétences pratiques nécessaires pour occuper certains postes. D’autre part, les jeunes diplômés ont souvent du mal à se vendre efficacement, notamment à travers leur CV et leur préparation aux entretiens. De plus, le processus de recrutement est parfois ralenti par des contraintes administratives et un manque de transparence dans certaines procédures.
Les régions du Littoral et du Centre concentrent plus de 50 % des emplois formels, avec Douala représentant 37,7 % et Yaoundé 25,5 %. Cette répartition s’explique par la forte présence des grandes entreprises et des opportunités économiques dans ces deux métropoles.
Ce mois-ci, le média All237.com s’est engagé à informer sur la situation de l’emploi au Cameroun, mettant en lumière les grands recruteurs, les défis et opportunités du marché du travail. Son initiative vise aussi à sensibiliser les acteurs économiques et les chercheurs d’emploi sur les tendances actuelles et les perspectives d’évolution.
L’évolution du marché de l’emploi formel au Cameroun témoigne de plusieurs difficultés, notamment en matière d’inclusion des femmes, de qualité de la formation et de facilitation du recrutement. La croissance du nombre d’entreprises et l’expansion du secteur tertiaire offrent des opportunités à saisir pour les jeunes et les entrepreneurs, à condition que les formations s’adaptent aux besoins du marché et que les processus de recrutement soient optimisés.