L’entreprise chinoise Wan Long Sarl (Wanlong) veut créer une unité de transformation de bois à Sangmelima, dans le Sud-Cameroun, selon une annonce publiée ce 29 mai par le ministre délégué de l’Environnement, Nana Aboubakar Djalloh.
Pour ce faire, des audiences publiques au titre de l’étude d’impact environnemental et social détaillée du projet, se tiendront du 5 au 10 juin à Sangmelima.
« Ces audiences visent à recueillir les observations du public sur ladite étude. Le ministre de l’Environnement, de la protection de nature et du développement durable invite par conséquent les populations et autres parties intéressées à participer activement à cet exercice », écrit le membre du gouvernement.
Si le processus de ces audiences publiques aboutit à des conclusions positives, Sangmelima se verra ainsi dotée d’une unité de transformation de 2nde, voire de 3è niveau.
La scierie Wanlong a été créée en 2015 et n’a commencé à exporter du bois qu’en 2017. Le directeur général de cette entreprise est originaire de Hefei (province chinoise d’Anhui) et était initialement un négociant en bois basé à Zhangjiagang, en Chine.
Cette entreprise vise la transformation principalement des essences de bois destinées aux marchés chinois et vietnamien. Initialement, l’investisseur avait l’intention d’exporter ses produits vers l’Europe, mais la qualité des produits recherchée par ces types de marchés n’est pas encore atteinte, en partie à cause de l’absence de machines à scier de haute qualité dans l’usine.
Actuellement, l’usine de Wanlong dispose de quatre ensembles de machines à scier. La plupart des fournisseurs de cette entreprise sont des opérateurs camerounais qui possèdent des titres d’exploitation forestière dans la région.
Toutefois, l’usine traite occasionnellement avec des fournisseurs français et libanais. Chaque année, l’entreprise exporte environ 5 000 mètres cubes de bois scié.
La plupart des bois exportés par Wanlong étaient destinés au Vietnam (2018), alors qu’en 2019, il est principalement destiné à la Chine. Ce changement d’objectif est largement motivé par les prix du marché dans ces deux pays.
L’annonce de cette unité de transformation intervient dans un contexte où le Cameroun s’apprête à interdire l’exportation du bois en grumes. Initialement prévue pour le 1er janvier 2022, l’entrée en vigueur de cette mesure avait ensuite été reportée pour le 1er janvier 2023.
Les pays de la Cemac disaient alors instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022, afin de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume dans cet espace communautaire.
Finalement, au sortir de la 38e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UEAC), le 28 octobre 2022 à Yaoundé, la capitale du Cameroun, Daniel Ona Ondo, le président de la commission de la Cemac, a annoncé le report sine die de l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des bois en grumes par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Guinée équatoriale et Tchad).
D’Ecomatin
