Au terme de la 9e réunion du Comité Cameroun-Union européenne tenue à Yaoundé, les partenaires s’accordent à creuser le sillon à l’agriculture et au développement durable.
Il a semblé bon au Cameroun de rappeler à l’Union européenne (serment) ses engagements liés à l’accord de partenariat économique (APE). Il se préoccupe du fait que cet accord ne constitue pas une source d’attractivité voire d’opportunité aux pays de l’Afrique centrale. L’Union européenne « au titre du volet développement de l’APE » peine à concrétiser les engagements souscrits. Depuis l’accord signé, elle a chuchoté aux oreilles de la sous région d’Afrique centrale « l’impact fiscal net lié à l’Ape ».
Et jusqu’à présent, le Cameroun ne ressent aucun effet dans son assiette fiscale. L’UE a fait preuve de malice, sa ruse empêche ce chantier d’aboutir. Sur le papier, elle concrétise cet engagement, à contrario le Cameroun et l’Afrique centrale tardent à percevoir les bénéfices de l’accord de partenariat économique.
Cameroun-UE: un ciel assombri
Au terme de la 9e réunion du Comité Ape Cameroun-UE tenue à Yaoundé, le ciel de ce partenariat apparaît encore sombre. Tant, les facilités attendues ne concourent à créer des emplois. Les incitations fiscales ne poussent pas encore à réduire les prix des produits de premières nécessités.
Attendue sur ces points précis, l’Union européenne alerte plutôt sur « les hausses de tarifs douaniers annoncées par les Etats-Unis à l’endroit des pays africains ». Elle s’appuie sur cet acte politique et cette décision économique pour insister sur un aspect fondamental de l’APE.
Des résultats
Cet accord autorise au Cameroun « d’exporter vers l’Europe sans droits de douane ni quota ». Il « offre une aire de stabilité et de durabilité », soutient la délégation de l’Union européenne au vu des échanges commerciaux entre le Cameroun et l’UE.
Ces échanges affichent des « résultats concrets ». Ils ont « augmenté de 33% et particulièrement les exportations du Cameroun vers l’UE », précise l’UE. Mieux, les milieux d’affaires ont profité des abattements. Elle chiffre les exonérations de droits accordées aux entreprises camerounaises à 250 milliards de Fcfa. Et ce depuis l’entrée en vigueur de l’APE.
Pertes fiscales
Le partenaire européen se satisfait de « l’impact sur l’attractivité du Cameroun pour les investisseurs européens ». Pour autant, le démantèlement tarifaire a jusqu’ici engendré de pertes fiscales de 95,7 milliards de Fcfa.
Encore quatre ans avant d’être aboli, ce que chaque partenaire a cru être un acquis préoccupe tant les gains se situent en deçà des attentes. Malgré ce ciel gris du fait d’un respect approximatif des engagements liés au volet développement, le Cameroun et l’UE trouvent raisonnable de creuser le sillon à l’agriculture et au développement durable.