La subvention que vient de lui accorder l’Etat, lui permettra de monter une chaine de production, avec des projections d’environ 30 unités par mois à compter de mai prochain.
Le 17 mars dernier, Stéphane Boris Tabeu, promoteur de la start-up Microtech et inventeur de la toute première couveuse néonatale made in Cameroon, dénommée « Mouboua 1401 », a été reçu en audience par le ministre de la Jeunesse Mounouma Foutsou dans son département ministériel. De cette rencontre entre les deux hommes, on apprendra que l’Etat a décidé de soutenir la production en série de la couveuse de fabrication camerounaise, pour plus de 200 millions de F, à travers le Programme d’Appui à la Jeunesse Rural et Urbaine (Pajer-U). La première partie de cette dotation sera disponible à compter du mois de mai prochain, tandis que la deuxième phase du financement interviendra au mois de septembre.
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Un cluster sera mis sur pied entre le ministère de la Jeunesse et la start-up Microtech, en vue de l’opérationnalisation de ce projet de financement, qui devrait permettre de produire environ 30 couveuses par mois à compter de mai prochain. Stéphane Boris Tabeu fait d’ailleurs savoir qu’il ne sera plus seulement question de couveuse interactive simple à l’instar du prototype lancé en 2014, mais d’une version personnalisée et moins couteuse que l’unité originelle. « L’ensemble des dépenses dues au prototypage pour la couveuse interactive simple s’élevaient à 4,5 millions de F, et parce qu’on était dans des essais, ça nous a coûté beaucoup d’argent. Maintenant que nous sommes aguerris, les commandes se feront à partir de 2,5 millions l’unité pour des couveuses personnalisées, avec quelques frais supplémentaires correspondant aux caractéristiques du choix du demandeur. La garantie sera de deux ans, et nous nous engageons à former gratuitement le personnel à l’usage de nos appareils », confie Stéphane Boris Tabeu, joint au téléphone par EcoMatin. La couveuse fabriquée localement deviendrait alors beaucoup moins couteuse que celle acquise à l’étranger, et dont le prix se situe entre 5 et 10 millions de F.
Le geste gouvernemental symbolise la reconnaissance nationale de cette invention déjà vielle d’environ une dizaine d’années, et matérialise un premier pas vers la concrétisation des objectifs de la start-up Microtech, qui rêve désormais d’une reconnaissance internationale. Stéphane Boris Tabeu est d’ailleurs en train de mettre sur pied une deuxième couveuse, plus sophistiquée encore que la première. C’est avec cette nouvelle version dénommée « Mouboua Quantum », qu’il espère conquérir le monde et obtenir dans les prochaines années un brevet international, qui rendrait alors commercialisable son incubateur à travers le monde. Une opération qui nécessite selon lui une enveloppe d’au moins 600 millions de F. Pour mémoire, le « Mouboua 1401 » actuellement exploité par le Centre hospitalier universitaire de Yaoundé, a été inventé en 2014. Il s’agit d’une couveuse hybride alimentée à l’énergie électrique et à l’énergie solaire, capable de résister aux coupures d’électricité pendant au moins trois jours grâce à ses batteries de stockage d’énergie