Par rapport au mois de février 2025, les prix des produits alimentaires dans les marchés des capitales politiques et économiques camerounaises ont connu une hausse moins importante en mars.

EcoMatin FPI, un indice composite élaboré en interne pour mesurer le niveau de progression des prix d’une vingtaine de produits alimentaires dans les marchés, a progressé de 5,64% à Yaoundé et de 5,15% dans les marchés de Douala où nos équipes se sont déployées. En février, le taux de progression était de 10,70% pour la capitale économique ce qui traduit un ralentissement des prix, alors qu’à Yaoundé, il était de 3,76%.

Malgré une augmentation plus rapide en glissement mensuel à Yaoundé, on note néanmoins que plusieurs produits ont vu leurs prix s’orienter à la baisse, au grand bonheur des consommateurs. Aux marchés du Mfoudi, Elig Edzoa et Mvog Bi, le litre d’huile se vend désormais à 800 Fcfa contre 1 000 F le mois passé. Beaucoup expliquent cela par une abondance des noix en cette période de pluie, même si cette hypothèse reste à clarifier. L’arrivée des pluies aurait également favorisé une abondance des légumes (Okok, Kpem, Zom…) avec une botte devenue plus consistante.

Cependant, les bananes plantains et dessert ont connu une hausse modérée (+2 500 à 4 500 FCFA le régime moyen), malgré leur disponibilité, en raison de difficultés logistiques liées aux routes difficilement praticables en saison pluvieuse. De même, le sac de 10 kg d’oignons a doublé (10 000 FCFA contre 5 000 FCFA en février).

Piment : les consommateurs piqués au vif

Actuellement dans les marchés de la capitale, le piment se fait rare. Selon des commerçants, la saison des pluies ne favorise pas les récoltes ce qui entraîne la diminution des quantités. Le tas autrefois vendu à 100 FCFA se négocie aujourd’hui à 300 FCFA, au grand désarroi des consommateurs. Pour les commerçants, la rareté d’un produit entraîne la spéculation et donc des gains supplémentaires. Certains revendiquent une recette journalière de 18 000 FCFA soit 4000 FCFA de plus que le mois passé.

Pomme de terre : un luxe pour les ménages

Au marché du Elig-Edzoa de Yaoundé, les pommes de terre se font également rares. Résultat des courses, les prix montent en flèche. Le sac de pommes de terre se négocie à 50 000 Fcfa contre environ 30 000 F au début de l’année. Ceci est dû aux mauvaises récoltes, apprend-t-on. Pour la vente au détail, le seau de cinq litres vaut 3000 FCFA. Pour un ménage de 5 personnes il faudra au moins 3 seaux pour un repas journalier. Pour les ménages moyens c’est un luxe qu’on ne saurait se permettre.

Citron : retour à l’abondance

Depuis la fin du mois de février, le citron abonde dans les marchés de Yaoundé. Au marché du Mfoundi, un tas de 100 Fcfa contient à présent six fruits, selon la grosseur. Les grossistes, qui ont l’embarras du choix, achètent le sac de 100 kg à 15 000 Fcfa. Or pendant la saison maigre, il faut noter que la même quantité est vendue au double du prix, soit 30 000 F, voire plus. Les vendeurs ambulants sont aussi d’attaque. Ils proposent un gros fruit à 50 F.

Interview du mois

François Djonou, Président de l’Interprofession avicole du Cameroun : « Les prix des alvéoles d’œufs ont baissé dans tout le Cameroun »

Nous constatons que dans la ville de Yaoundé le prix d’une alvéole d’œufs moyens se vend actuellement à 2 200 FCFA contre 2 500 FCFA au mois de février. Qu’est-ce qui justifie cette baisse ?

Effectivement depuis deux semaines environs les prix des alvéoles d’œufs ont baissé dans tout le Cameroun, pas seulement à Yaoundé. A Douala et Ebolowa on est à 2 300 par exemple contre 2 800 Fcfa les mois précédents. C’est tout simplement dû à la baisse du prix du maïs, un intrant essentiel pour la provende. On est 250 F le kilogramme maximum 280F selon les métropoles par rapport au 300 F voire 400 que l’on dépensait. Néanmoins, l’unité se vend toujours à 75 Fcfa.

Comment est-ce que le maïs a favorisé cette embellie du prix des œufs ?

Le maïs est un élément indispensable dans la filière avicole. Il constitue 60% de la provende, l’aliment des poules. Vous vous souvenez que 2024 était une année très rude pour la filière, nous avons enregistré une hausse de 138,4% du prix du kilogramme du maïs de mars à décembre. Ce qui a automatiquement conduit à un repli de 28,8% de la production des œufs de tables passant de 123 100 tonnes en 2023 à 95 501 tonnes au 1er décembre 2024.

Alors il me tarde de savoir ce qui a conduit à la baisse du prix du maïs ?

Afin d’éviter une nouvelle chute de la production, le gouvernement a autorisé l’importation du maïs. Depuis le début de l’année, nous avons importé environ 30 000 tonnes de maïs pour une valeur de 7,5 milliards de Fcfa.

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