Les élections présidentielles au Cameroun prévues en 2025 sont déjà au centre de nombreuses discussions et préparatifs politiques. Le président actuel, Paul Biya, au pouvoir depuis 41 ans, garde le suspense quant à une nouvelle candidature, bien que des appels à sa participation continuent de se multiplier au sein de son parti, le RDPC. Son âge avancé (91 ans) rend toutefois incertaine sa participation officielle à cette élection.
Du côté de l’opposition, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a annoncé son intention de se représenter après avoir boycotté les élections législatives et municipales de 2020.
Ce boycott a impacté sa popularité, mais il reste un candidat influent. L’opposition espère mobiliser de nombreux jeunes électeurs, notamment avec une forte campagne d’inscription sur les listes électorales en 2024, marquée par plus de 755 000 nouveaux inscrits, en grande partie des jeunes.
ELECAM, l’organe en charge des élections, a déclaré avoir enregistré plus de 8 millions d’électeurs pour ce scrutin crucial. Les tensions internes au sein de certains partis, comme le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) de Cabral Libii, ajoutent à l’incertitude générale de cette élection qui s’annonce très compétitive
Dans l’exposé des motifs du texte déposé samedi devant les députés, et qui a été défendu par le ministre des Relations avec les Assemblées, François Bolvine Wakata, les autorités justifient « ce décalage » par « la nécessité d’alléger le calendrier électoral qui prévoit quatre (04) élections au cours de l’année 2025 à savoir : l’élection des Députés à l’Assemblée nationale et des Conseillers Municipaux, ainsi que l’élection du président de la République et des Conseillers Régionaux ».
À cet égard, poursuit l’exposé des motifs, « en dehors de l’élection des Conseillers régionaux, les autres élections qui sont des scrutins directs, nécessitent un déploiement aussi bien humain que matériel et financier important ».
Le texte final adopté repositionne donc les prochaines élections et par conséquent, proroge d’un an le mandat des députés du 10 mars 2025 au 30 mars 2026.
Ce n’est pas la première fois que Yaoundé reporte les élections législatives et municipales. Cela était déjà le cas en 2012, lorsque les autorités avaient évoqué la nécessité pour Elecam, l’organe chargé de l’organisation et de gestion du processus électoral qui venait d’être mis sur pied de bien prendre ses marques.