Adeline Tsemo Machega épouse Pelage est à la quête de financements pour doper la production de son entreprise. Pour ce faire, la promotrice de Madinina Foods Sarl ouvre son capital (plus de 10 millions de FCFA en 2022). Elle prépare actuellement « un plan d’affaire à soumettre aux investisseurs dès 2024 ». Avec cette opération, elle souhaite mobiliser 30 à 40 millions de FCFA auprès « d’un ou plusieurs potentiels actionnaires prêts à partager les risques », précise la jeune patronne de 32 ans. Ce qui portera son capital entre 40 et 50 millions de FCFA.
Avec ces fonds, Adeline Pelage ambitionne de « construire une unité de production et d’acheter des machines en vue de passer d’une production actuelle de 1000 paquets de biscuits et madeleines par mois à 10 000 paquets par mois en fin 2024 ». À en croire la patronne de Madinina Foods, « l’objectif est de porter son chiffre d’affaires de 10 millions de FCFA en 2022 à 100 millions de FCFA d’ici 2026 ».
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En production depuis 2019, Madinina Foods produit et commercialise des madeleines, cookies et sablés à base de farine de patate douce, 100% naturels. Basée à Douala, capitale économique du pays, cette biscuiterie est connue pour sa marque premium « Bobo ». Sa promotrice déclare avoir démarré son entreprise avec un capital de 500 000 FCFA, et emploie à ce jour cinq personnes.
« Au départ, l’objectif était de se différencier sur un marché aujourd’hui partagé entre des marques locales low-cost et des marques internationales importées », explique Adeline Pelage. Près de trois ans plus tard, le pari semble gagné pour ces produits jugés naturels, sans conservateurs, sans additifs et sans colorants. « Conçus en formats de 35 g, 75 g et 230 g, ils coûtent entre 500 F et 2000 FCFA et sont déjà disponibles dans près de 40 supermarchés et restaurants à Douala et Yaoundé », explique la patronne de Madinina Foods.
En quête de rentabilité
Malgré ce succès, elle fait savoir que son entreprise n’est pas encore rentable. Bien plus, elle fait face à plusieurs difficultés. Il s’agit notamment des délais (un à trois mois) de paiement des clients. « Ce qui nous oblige à trouver d’autres sources de financements pour continuer à produire », se plaint l’entrepreneure, qui affirme financer son entreprise grâce à son salaire de banquière.
Autre difficulté, le non-respect du carnet de commandes du fait d’un outil de production peu performant. « Aujourd’hui, nous peinons à répondre à la demande des grandes surfaces avec un retard d’une à deux semaines sur des commandes à livrer en trois jours », poursuit-elle. Ces difficultés empêchent la lauréate du Prix Pierre Castel 2023 d’élargir son marché. Les 15 000 euros, soit 10 millions de FCFA, reçus de ce prix lui ont permis d’acquérir un four rotatif et une ensacheuse automatique. « Mais faute d’espace, ce four n’est pas opérationnel », explique Adeline Pelage.
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Vainqueur du prix entrepreneuriat féminin de la Délégation générale du Québec à Dakar au terme du 3e Forum international sur l’entrepreneuriat (FIE), les 1er et 2 novembre 2023 à Douala, Adeline Pelage a gagné 2000 dollars canadiens, soit 950 000 FCFA, un voyage au Québec avec frais de transport et séjour payés, un accompagnement de trois mois dans un incubateur québécois pour accélérer le processus de son projet. Formée en pâtisserie en France, la boulangère qui bénéficie déjà de l’encadrement de l’Institut européen de coopération et de développement (IECD), dans le cadre de l’accompagnement du Prix Castel, entend « mettre à profit l’incubation québécoise pour revoir nos recettes surtout nos madeleines, tout en restant naturelles ».
Par Investir au Cameroun