Où se trouve Bimbia? Eh bien, dans l’arrondissement Limbé III dans le département du Fako, région du Sud-Ouest.
Petite localité au bord de l’océan Atlantique, Bimbia a joué un rôle crucial dans le commerce des esclaves au cours de l’histoire. Seulement, à l’opposé de l’Île de Gorée au Sénégal ou de Ouidha au Bénin, Bimbia recherche encore sa renommée internationale.
Et pourtant, des textes de l’Unesco attestent que plus 166 navires auraient emporté plus 2 millions d’hommes et femmes fortes de cette côte enclavée et surplombée d’une végétation. Probablement l’un des facteurs qui motivés à y porter leur choix.
Bimbia était l’un des nombreux points d’embarquement le long de la côte africaine où les esclaves étaient rassemblés avant d’être transportés vers les Amériques.
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Où toucher du doigt les vestiges de la traites négrières sur les côtes camerounaises
Ce triste chapitre de l’histoire a laissé une empreinte indélébile sur la communauté locale et ses descendants. Aujourd’hui, Bimbia est un lieu de mémoire important où les visiteurs peuvent en apprendre davantage sur cette période sombre et réfléchir aux conséquences durables du commerce triangulaire.
En explorant Bimbia, vous découvrirez des vestiges historiques tels que des ruines de bâtiments utilisés pour détenir les esclaves et même un canon rappelant le passé tragique du site. Vous pourrez également rencontrer la communauté locale qui travaille activement pour préserver la mémoire collective et considère ce site comme étant le « lieu maudit ».
Que vous soyez intéressé par l’histoire, la culture ou simplement désireux de comprendre comment notre passé façonne notre présent, une visite à Bimbia vous offrira une perspective unique sur cette partie souvent négligée de l’histoire africaine.
Selon l’Unesco, « les trafiquants européens d’esclaves auraient décidé au cours du XVIIe siècle d’y construire un avant-poste facilitant le commerce et la surveillance des esclaves.
L’ancien port de traite négrière était lié dans ses activités à une petite île située à une centaine de mètres au large, dénommée Nicholls Island, site d’amarrage des bateaux négriers. De là, la liaison avec Bimbia se faisait en pirogue. Cette île aurait servi de port d’embarquement des navires et de réclusion de captifs rebelles.
Le site a vraisemblablement connu différentes phases d’exploitation au cours des siècles. Il est contemporain des ports de Douala et du Rio del Rey. Il émergera à la chute de ce dernier.
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En raison de son histoire, Bimbia fait partie des 114 sites africains recensés en 2014 pour intégrer le patrimoine historique de l’Unesco, représentant à lui tout seul 10% des esclaves déportés vers le continent américain.
Selon Tourismo Cameroun, ayant visité le site, voici comment y acéder :
» remonter la rive de Limbé pour ensuite parcourir en voiture 12 km de piste rocailleuse et enfin continuer à pied environ 3 km en suivant le même chemin emprunté un temps par les esclaves. Et enfouies au sein d’une dense forêt, surgissent les premières ruines. On découvre ainsi des vieux ustensiles dont se servaient les marchands d’esclaves, de lourdes chaînes près de deux mètres de long. On peut ainsi imaginer les atroces souffrances qu’enduraient les personnes enchaînées ».