Loïc KAMWA SILATCHOM

Avec à son actif 60 hectares dédiés à la production du maïs et de l’élevage, Loïc Kamwa fait partie de la jeune génération de modèles à suivre si l’on s’intéresse à l’agriculture.

Qui est Loïc Kamwa ? . Eh bien, c’est « L’ambassadeur du maïs » au Cameroun. Mais là, c’est peu dire du natif de Baham, région de l’Ouest. Pour apprendre un peu plus sur sa personne, voici 3 points essentiels.

1. Agriculteur conquérant

Passionné d’agriculture, mais pas comme les autres. Il y a une chose très frappante chez Loïc Kamwa Silatchom. C’est qu’il vous transmet immédiatement l’envie d’investir dans l’agriculture après quelques vidéos YouTube.

Loin de l’image du travail déshonorant et pénible pour la jeunesse, des houes, des pioches et des binettes, le travail de la terre retrouve ses lettres de noblesse avec lui.

De plus, ceux qui le suivent constamment savent que ce n’est pas un sujet de débat. L’agriculture et l’élevage sont selon l’agripreneur, des métiers d’avenir.

« L’Afrique, qui atteindra une population de 2 milliards d’habitants d’ici 2050, doit se préparer à relever le défi alimentaire. Et ce défi, c’est de consommer local, de valoriser ce que nous produisons et de produire en fonction de nos besoins. », a-t-il écrit sur sa page Facebook le 8 octobre 2023.

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Revenu des Etats-Unis d’Amérique, l’agribusinessman s’est lancé avec une ferme de 7 hectares. Le domaine offert par son paternel avant son départ pour le pays de l’oncle Sam ne lui a pas offert une réussite du premier coup.

Routes d’accès pas très praticables, travail rudimentaire comme au village, “jonglages” avec les « moyens de bord », sont les conditions dans lesquelles il fait ses premiers pas dans le métier.

Pour résoudre le problème, il contracte un prêt de 65 millions Fcfa auprès d’Afriland First Bank, pour lequel son père a dû mettre la maison familiale en gage.

Avec ces ressources financières, un nouveau tracteur s’ajoute à ses outils de travail et il loue des pelleteuses pour terrasser son champ en expansion. Sauf que, ce prêt est ce qu’il considère comme ça première erreur entrepreneuriale.

« Mais il s’est avéré que le matériel dont le tracteur que j’ai acquis n’était pas de bonne qualité. Il m’a fait perdre du temps et beaucoup d’argent. Je me suis retrouvé à la case départ, j’ai dû restructurer le prêt, vu les aléas du climat dans la région », explique l’agriculteur atypique au micro de BBC Afrique.

Loic Kamwa dans son champ
Au champ pas comme les autres. CP: Loïc Kamwa

Avec 7 ans d’expérience accumulée, il maitrise mieux la chose aujourd’hui et accompagne en mécanisation des activités agricoles.

Aussi maitrise-t-il comment acquérir des terres de manière légale et sécurisée. D’ailleurs l’acquisition récemment de 500 hectares de terre dans le Mbam pour étendre ses cultures témoigne parfaitement de cette expertise.

« Mon ambition c’est de mettre en valeur 50 mille hectares. Si j’arrive à ce niveau, je pourrai m’arrêter. Et là c’est pas seulement au Cameroun, mais c’est un déploiement dans plusieurs pays d’Afrique », a-t-il confié à la radio britannique.

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2.Formateur

Loïc, c’est aussi un entrepreneur généreux avec ses connaissances. En dehors de ses comptes sur les réseaux sociaux (environ 200 mille suiveurs cumulés), Loïc Kamwa Silatchom distille ses connaissances à travers l’Agribusiness Academy.

Formation à l'Agribusiness Academy Loic Kamwa
En pleine séance de formation. CP: Loïc Kamwa

En créant cette école, son ambition est de construire une plateforme de « formation aux métiers agropastoraux et un accélérateur de compétences qui donne à ses étudiants un avantage disproportionné dans l’industrie et l’investissement agropastoral en Afrique ».

Cependant, il dispose aussi d’un site web où ses différentes formations en culture du maïs, en élevage porcine, des poulets de chair et même de la culture du champignon sont disponibles.

Ledit site s’appelle « Sekoutcha », c’est à dire, l’école de la terre en langue maternelle.

« Nous avons un besoin impératif d’experts dédiés à la transformation et à l’industrialisation de nos ressources. C’est ainsi que nous propulserons l’industrie agropastorale africaine vers de nouveaux sommets », explique-t-il sur le réseau social bleu.

En ce moment même, Loïc est en master class au Bénin, où il échange avec ses apprenant sur l’agriculture mécanisée. Ses formations ont déjà profité aux étudiants de nationalités diverses sur le continent.

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3.Inspiré par Paul Kammogne Fokam

Au micro de BBC Afrique, Loïc Kamwa relate son déclic pour cette carrière professionnelle.

« Je me suis demandé comment Paul Fokam a fait pour devenir riche et je me suis intéressé à lui. J’ai beaucoup lu ses livres dans lesquels il parle beaucoup d’agriculture, et de statistiques qui présentent le potentiel de l’agriculture en Afrique », raconte Loïc.

A ce moment, il est étudiant à la PK Fokam Institute of Excellence, école d’économie et de management fondée par le grand banquier Paul Kammogne Fokam, 2e fortune d’Afrique francophone.

10 clés pour réussir dans l'agrobusiness en Afrique
Un héritage pour aujourd’hui et demain

Là-bas, il fait des classes qui lui ouvriront des portes plus tard à l’université d’État de New-York à Canton. Un parcours supérieur sanctionné par un Master degree en Business Administration.

Manager d’une équipe de 14 employés permanents et une cinquantaine saisonniers, l’auteur du manuel recommandé « 10 Clés pour réussir dans l’agribusiness en Afrique », occupe des bureaux au quartier Etoug-Ebé à Yaoundé.

Et en même temps, il gère sa ferme située à Dii à 15 km de Bafia, pour une production annuelle de 600 tonnes de maïs sur une demande annuelle locale de 3 millions de tonnes.

 

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