Dans le cadre de la 18e édition des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles (25 novembre – 10 décembre), l’Association Sahel Solidaire’24, en partenariat avec le ministère de la Femme et de la Famille, mène une campagne de sensibilisation dans la région de l’Extrême-Nord.
Cette année, l’initiative s’articule autour du thème : « Riposter et se reconstruire après les violences ». Avec pour point de départ une conférence de presse tenue à Maroua le 27 novembre 2024, l’équipe, dirigée par Antoine Mbourtekaï, a concentré ses efforts dans le département du Mayo-Tsanaga, une zone particulièrement touchée par l’insécurité liée à Boko Haram. Mercredi, les Lycées de Zamay et de Minawao ont accueilli des échanges poignants avec élèves et enseignants, axés sur la prévention des violences basées sur le genre.
Aujourd’hui, la campagne se clôture en beauté à l’esplanade du Lamidat de Zamay avec une grande mobilisation communautaire. L’objectif recherché à travers cette campagne est de renforcer les mécanismes de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, particulièrement celles vivant dans des zones de conflit.
Selon le gouvernement camerounais, 39 % des femmes subissent des violences liées à leur genre. Ces violences, qui peuvent être physiques, psychologiques, sociales ou culturelles, conduisent souvent à des féminicides.
Pour inverser cette statistique, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) annonce, dès ce 25 novembre, le lancement d’une campagne d’action de 16 jours. Présentée comme une initiative de sensibilisation pour lutter contre les violences faites aux femmes, cette campagne s’inscrit en réalité dans un programme mondial piloté par ONU Femmes, soulignant l’ampleur planétaire de ce fléau.
Le thème retenu cette année, « Toutes les 11 minutes, une femme est tuée. Pas d’excuse. Tous unis pour mettre un terme à la violence contre les femmes », met en lumière l’urgence d’une mobilisation collective.
« La violence à l’égard des femmes et des filles n’est pas inéluctable – elle peut être évitée ! Nous avons besoin à cette fin d’une législation solide, d’une meilleure collecte de données, d’une plus grande redevabilité gouvernementale, d’une culture de tolérance zéro et de moyens financiers accrus pour les organisations de défense des droits des femmes et les organes institutionnels compétents », peut-on lire dans un communiqué de presse publié par ONU Femmes pour bien indiquer à l’opinion et aux différents gouvernements les actions à prioriser pendant cette campagne de 16 jours, qui s’achève le 10 décembre prochain.
Par LILIAN DANGUE